La véritable légende du Guarana

Warana

Jadis, racontent les anciens Sateré Mawé, vivait une femme, Onhiàmuàçabê. Elle appartenait à l’espèce des hommes, mais était connue comme la première femme du monde. Onhiàmuàçabê était belle et attirait l’attention de toutes les espèces de la forêt.

Elle vivait dans le jardin Noçoquém, un endroit magnifique considéré comme le paradis du monde. Cependant, depuis qu’elle avait refusé de tuer son propre enfant avec le petit serpent, un enfant détesté par ses oncles Ocumàato et Icuaman, ses frères la bannirent du jardin Noçoquém.

Très vite, son fils devint un petit garçon fort et gracieux, qui se mit à parler très tôt. Il voyait fort souvent ses oncles aller et venir les mains emplies de noix et voulu en faire de même. Après plusieurs refus, sa mère accepta de l’amener au jardin pour manger des noix, sans que ses frères le sachent.

Ocumàato et Icuaman le découvrirent et ordonnèrent au petit singe à bouche rouge de se poster tout près du noyer et de vérifier si quiconque, malgré leurs ordres, osaient s’aventurer dans le jardin Noçoqué.

Un jour, ignorant le danger, l’enfant retourna au noyer et ne vit pas les espions de ses oncles, qui avaient ordre de tuer quiconque transgresserait leurs ordres. Quand l’enfant redescendit avec son précieux chargement de noix, ils lui coupèrent la tête.

Onhiàmuàçabê, entendant le cri de son fils, courut aussi vite qu’elle le put, mais arriva trop tard. Meurtrie, elle resta longtemps auprès de son fils. Puis, Onhiàmuàçabê arracha l’œil gauche de son enfant et le planta en terre : de cet œil, poussa le Pariri, le faux Guarana. Elle arracha l’œil droit et le planta : de cet œil naquit le Warana Sese, le vrai Warana – Guarana.

Alors, Onhiàmuàçabê proclama : « Toi, mon fils, tu seras la plus grande force de la Nature. Tu seras grand et puissant : tu libéreras les hommes de nombreuses maladies et tu les aideras à se sentir toujours en bonne santé. Tu feras le bien de notre communauté, puis tu sauveras l’humanité tout entière ».

Ainsi est né le Warana.